Pour que vive l’Europe

DECONVENUES

L’autre soir chez Camille, on discute entre copains. C’est chouette d’ailleurs chez Camille, on y boit les meilleurs mojitos de Paname. J’en ai essayé pas mal mais ceux-là…On discute donc. De l’Europe et du Vieux. C’est tendance en ce moment. Et là, pas moyen d’éviter la charge anti-européenne de circonstance et son lot de poncifs. C’est la faute à l’Europe si on ne l’aime pas. Comme une vieille maîtresse dont les charmes ne convainquent plus quand ils ne repoussent pas, l’Europe l’a bien cherché si elle suscite désintérêt et rejet.

Pourquoi tant de haine ? Parce que l’Europe est mauvaise avec les Peuples alors en tant qu’amis des Peuples, suçons l’Europe ! Enfin, crions-lui sus.

L’Europe ultralibérale, l’Europe vendue aux lobbys, aux technocrates, aux marchés financiers. L’Europe responsable de tous nos maux. Une sale engeance que cette Europe-là. Sus, sus, sus !

L’EUROPE EST MALADE DU MANQUE D’EUROPE

Le problème ne vient pas du trop mais du manque d’Europe. Du manque politique. L’Europe c’est l’élargissement par l’intégration et par la mise en commun. Or, on est passé de 6 à 28 en 60 ans au rythme d’un empilement de règlements, de décisions, d’avis et de recommandations aussi éloignés de l’horizon de nos 350 millions de concitoyens que le concept de discrétion l’est à mon voisin.

Qui sait aujourd’hui que les grandes orientations de l’Europe sont données par les chefs d’Etats et de gouvernements nationaux ? Merkel d’accord, mais elle n’est pas la seule : Hollande et Sarko avant lui, Berlusconi et consorts. La crème de la crème. Qui sait que les technocrates précités peuvent être démis par les parlementaires pour lesquels 54% des Français n’ont pas jugé utile d’aller voter ? Que le budget européen est de 135 milliards, à peu près 3 fois moins que celui d’un Etat comme la France ? Ou qu’il suffirait qu’on change, volontarisme politique à la clé, les statuts de la BCE pour faire d’elle un Trésor européen doté des prérogatives de ces alter-ego nationaux ?

LE MANQUE D’EUROPE EST POLITIQUE

L’Europe est un projet : celui de la paix et de la prospérité pour ses peuples. La première est advenue quand la deuxième peine. Parce que l’Europe n’a que très peu de moyens. C’est ce qui détonne avec l’empilement de textes qui régissent notre existence quotidienne. Ces textes, accouchés par les « technocrates » de la Commission (Sus, sus, sus !) incessamment fustigés, sont dénués de toute orientation politique quand il n’est pas clairement établi qu’ils sont le fruit des intérêts des lobbyistes de Bruxelles.

Le politique dans tout ça ? Silence radio. Ça les arrange bien nos chefs d’Etat et de gouvernement de compter sur l’influence des méchants lobbys pour camoufler leur indigence. Ça les arrange bien qu’on chie sur l’Europe au lieu de dénoncer le manque de fermeté politique qui permet d’orienter dans tel ou tel sens les décisions prises.

L’Europe a bon dos. Puisque son corpus législatif impacte notre vie de tous les jours, au politique de jouer son rôle et d’orienter la vie de la Cité Europe dans le sens des intérêts de ses peuples. L’Europe ne peut exister durablement dans les cœurs et les esprits que si l’actuelle mascarade d’un jeu de pouvoir sans responsabilité le cède à un véritable projet de société. La question n’est pas de savoir si nous voulons ou pas de l’Europe mais de savoir de quelle Europe nous voulons. Parce que l’Europe est. Et que pour faire évoluer la balle, il faut être sur le terrain. Pas hors-jeu.

 

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